lundi 2 février 2009

Flore Sentimentale (28/03/07)

Avec un hoquet de frustration, il s'effondra sur le sol,
Et de son corps agonisant naquit une forêt.
Au coin de ses lèvres, une gerbe de fleurs,
Dans les ténèbres de son coeur,
Un entrelac de déceptions amères.

Ses côtes, s'écartant en grinçant comme un vieux portail rouillé,
Livrèrent passage à un buisson charbonneux,
Orné de petits fruits de haine.
A chaque pointe de ses mesquines épines perlaient des gouttelettes de sang.

Ses ongles s'allongèrent en des bâtons tarabiscotés à l'aspect insolite.

Tremblant, l'homme-flore tendit à la forme sombre dressée
Au-dessus de la flaque de son corps liquéfié
Une branche plus qu'un bras.
Erigées vers lui ses baguettes tordues, implorantes,
L'accusant, pétrifié.

Une rose au visage de la silhouette s'épanouit.
Narquoise, comme elle éclosait sur cette face indistincte.
Et des épines sombres sur l'autre corps flétri
Une fontaine de sang violemment éclata.

Eclaboussée la forme
Un instant se révèle;
C'est un somptueux narcisse.

Ainsi un coeur se brise

Et fait sourire tendrement la plus triste des pierres.

Une main sur la poitrine
Il vomit son bonheur
"Je t'ai tué je t'ai tué je t'ai tué."

Sans autre arme que les échardes insidieuses de mon indifférence.

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