lundi 2 février 2009

Abysses (15/11/06)

Une nuit sans étoiles,

Nulle réponse, seul un noir profond

Règne

Vide sarcastique, moqueur cruel

Et elle, seule

Face à la Terre.

Le temps qui passe,

Le vent qui souffle, sur un arbre

Le dépouille de ses feuilles

Sur une fleur

Lui arrache ses pétales

Et cette fille, minuscule, à ses pieds

Adossée à la tige, se protégeait à l'ombre

De la jolie marguerite

Se retrouve nue, elle aussi

Et tout a simplement disparu.

Les regards se détournent, elle ne peut en croiser aucun

Et commence à se demander ce qu'elle aurait pu y lire, si elle avait réussi

Que donc cachez-vous, tous?

Incrédule

Car elle réalise en fait

Que personne ne regarde personne

C'est une fuite perpétuelle

A vouloir tous cacher le fond de leur âme

Mais peut-être que ce qu'on craint le plus

C'est de n'y rien trouver.

Dans une envolée de tissu léger et fleuri

Elle court, s'échappe, vole

A la poursuite

D'une nuée d'oiseau qui lui tourne le dos

La course des nuages, indifférente, se poursuit

Tous, arbres, oiseaux, nuages, à s'ignorer les uns les autres

N'ayant même pas conscience d'eux-mêmes

Qui fixe les frontières d'une réalité qui bascule, qui bascule?

A l'examen désespéré d'un oeil gonflé de larmes.

Elle se dit, elle espère

La main, une grande main calleuse

Amicale et paternelle

Va venir emporter la sienne

Avec un sourire donner

Les réponses à tous ses pourquoi

Mais elle attend, elle l'attend

Elle a cent ans, elle est déjà vieille

Avec cette même robe à fleurs

Son visage, ses mains, son corps

Sont flétris, recroquevillés, sans force

Regard hanté elle se dit

Beaucoup effleurée elle le fût

Mais touchée jamais

Elle est cette même petite fille

Qui se sent nue devant le monde

Qui se sent seule devant le monde

Qui a honte et qui ne comprend pas

Des gens rugissent au loin

Des âmes qui rendent l'âme

Esprits déchirés, un peu plus hermétiques au mensonge

Un peu plus désireux pourtant.

Les étoiles, de la nuit, se sont depuis longtemps décrochées

Et le ciel mis à nu

Dépourvu de ses lueurs illusoires

N'a rien d'autre à dévoiler

Qu'un abyssale néant.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire