samedi 10 décembre 2011

Loghorroea /2

Donner tout à voir et à interpréter à la guise de chacun passant, sens logé dans les sensations fugaces ou jugements délivrés en périphérie de consciences

Ou érigeant avec l'énergie du désespoir mais sans esprit une muraille de chair tendue à craquer, fébrile, de mes genoux, du haut de mon crâne, de mes coudes, bras, fort, fort, à tenter de cacher les protubérances les laideurs de moi dans une impulsion dont la vanité, l'absurdité (m') implosent (à cette face que je croyais pour cet instant de repli hors d'atteinte)

Aurai-je jamais assez honte?

Rencontrerai-je un jour cet/te autre dont le coeur les tripes le ventre à mon ventre mes tripes mon coeur s'accolleront dans un seul mouvement, une même violence amoureuse - mu-e-s par une soif venue au monde avec nous et croissant en nous comme un démon au rythme de nos corps, que nous croyions inextinguible et qui toi dans moi enfin, s'étanche, s'épuise entièrement et dont, coexistant-e-s, nous voilà libéré-e-s - aussi longtemps que l'on s'enchaînera l'un-e à l'autre?

Comme des bouches passionnées qui d'extase se dévorent... et nous serons deux et plein-e-s là où chacun-e séparément nous étions creux-ses et existions à peine,

que dans l'entêtante note unique, le ton strident monocorde d'un hurlement réprimé et qui toi comme moi nous déchirait méthodiquement à chaque secondes en minuscules lambeaux s'accumulant années après années par millions à nos pieds

Et notre apathie de pré-cadavres face à la mort
et cet amoncellement de bouts de nous sur le sol
Qu'on éparpillait du pied en riant
Riant d'un rire de craie, effacé machinalement du revers de la main à peine égrainé

Parce que rien de tout cela ne compte si je suis tu es ton tableau et le mien ne sont que nuances de gris

Et je souffre et bée et suis traversée comme rien, comme une trouée ambulante, d'élancements fulgurants me coupant le souffle, d'aspirations vers Elle, parce que je crois, je crois je crois je crois je crois je crois - je l'ai vue! -
Je crois en la Couleur

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