Sublime est le flot soyeux de tissu
Il a mouillé de ses pans de satin le sol marbré
De blanches plumes s’en échappent
Un petit ballet dans le vent, qui fait battre avec fracas la fine étoffe.
D’où viennent ces plumes immaculées
Tâches flamboyantes dans le satin
Dans l'étoffe deux anges s’ébattent
Et jouissent de la brise main dans la main.
Sublimés par leur lumière
Flamboyants dans le soleil
Se prodiguant monts et merveilles
Et quelques impures caresses.
C’est du ciel que vient le parjure
Trait sanglant dans l’azur clair
La chute de célestes créatures
Privées à jamais des bras de Dieu.
Deux bouches qui se collent,
Des mains qui attrapent
Des ongles qui griffent
Des plumules qui s’envolent
Des mains encore qui plongent
Des bouches qui mordent
Se cherchent, s’échappent
Abandonnent et se reprennent
Le tissu rouge qui se froisse.
Des langues qui s’étreignent
Des corps qui glissent l’un contre l’autre
Des jambes qui s’entrecroisent
Et des doigts qui se perdent.
Des gémissement qui s’échappent
Du plus violent au plus doux
Deux corps qui se fondent
Et des mâchoires qui se crispent
Des regards attentifs
Et des explorations profondes.
« Que reste-t’il de nous deux
Sans nos ailes blanches et nos auréoles
Sans notre lumière et l’Amour de Dieu ?
Il ne reste que deux hommes
A la beauté diabolique
Aux cris perdus dans la gorge de l’autre
Recueillis dans un baiser
Ils ne restent que deux humains
Etres déchus comme tant d’autres
Qui ont préféré au Paradis
Leur propre septième ciel.
Si donner corps à nos désirs
Si désirer l'incarnation
Si aspirer à ressentir
Va contre Sa volonté
Alors Seigneur je te renie
Sans même l'ombre d'un regret »
Dans une étoffe au grenat impur
Volent des plumes arrachées
Le sol de marbre froid et dur
N’arrêtent pas la danse endiablée
Orgie du Mal et de débauche
Deux monstres répugnants aux traits angéliques
Inondés par la lumière du soleil
Sans un seul regard nostalgique
Pour le Ciel qui fut leur terre,
Sont incarnés et font l’amour
Et dans un gémissement honni
Dans une cambrure délivratrice
Une caresse au goût d’infini
L’un chuchote à l’autre les paroles
Dans ses yeux sont les étoiles
Et dans sa bouche il y a les mots
Vivons de stupre et de scandale
Que n’avons nous péché plus tôt?
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