Tu plonges dans ses yeux
Tu te débats et tu te noies
C'est normal; au fond de son regard
Un océan immense
A dérobé son humanité.
Parce que tu pensais lui avoir manqué?
Malheureuse, il t'a oubliée.
Il ne pense plus à toi
Il ne pense plus à rien.
D'encre nébuleuse, son esprit
Est entré en errance.
Son âme désormais
Appartient à la mer
Et son coeur devenu bleu
Ne charrie plus qu'une eau sombre et salée.
Méfie-toi qu'il ne te parle d'ambre et de corail,
Ses paroles, innocentes en apparence
Pourraient bien te noyer dans leur flot sournois.
Et si les cris de désespoir que tu contiens en toi
Ont dans ta bouche un étrange goût de sable
C'est que tu te meurs, mon enfant.
Regarde-toi, déjà,
Tu saignes par filet des algues sinueuses
Et pleure sans retenue d'incongrue perles d'huître.
Tes douces lamentations se muent impercetiblement
En une pâle réplique du chant des sirènes.
Ton coeur brisé voguant sans hâte au creux des vagues
S'étiole en de fines écharpes bleues
Puis échoués sur le sable, enfin,
Les derniers lambeaux de ton corps
S'évaporent au soleil.
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