En un parc flottant
Accroché à des bribes de nuages
Vagabondaient des mots.
Ils étaient mille et cent
De sueur et de nage
A s’entrecroiser tout haut.
Quand soudain l’Ecriture
Grande prêtresse à l’air digne
Vint pointer sa ramure
Là commença la guigne.
Non pas pour les gracieux verbes
A l’entournure délicate
Ces termes littéraires
Dont les ronds de jambe nous épatent
Non, ce fut pour les gros mots
Ces rustres sans distinction
Ces vagabonds un peu sots
Que le temps vint de l'oppression.
Bien sûr, les jolis mots, tout d’encre vêtus se pavanèrent
Saluant du préfixe à gauche et à droite
Dandinant du suffixe, guindé dans leur silence, en se donnant des airs
Laissant Dame Vocabulaire, maîtresse du jardin, inopinément coite.
Quand passaient Salaud et Bidasse,
Vertu, défaillante, exigeait ses sels
Si Foutredieu par malheur croisait Prélasse,
Dans l’instant même naissait Querelle.
Ah, ce fût un temps bien difficile
Que celui des premiers pas de la littérature
Il déclencha une guerre civile
Qui perdura dans le futur.
Puis l’on posa l’aplomb en saint
En une époque très cavalière
Et la réconciliation enfin survînt
A l'harmonie si nécessaire.
Les vieux copains n’eurent de cesse
De renouer leurs vieilles amitiés,
Que l’Ecriture et ses saintes messes
Si vertement avaient brisées.
Toutefois rarement, dans les airs,
Les nuages retenant le jardin
Eurent depuis ce temps l'occasion de jaser que Chair
avait fait se pâmer Putain
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