Il y a...
de l’ambiguité dans la pluie
de l’ambiguité dans la pluie
Un instant
fraiche, vivifiante puis vous inonde et fait horreur,
à peine à l'intérieur se débarrasser des vêtements trempés de pluie
et sécher ce corps trempé de pluie
frictionnée, stimuler la circulation du sang,
un geste vivifiant si on l’interrompt à temps avant
d'emporter quelques lambeaux de peau dans la serviette en coton
Alors inspirer profondément mais pas au point de suffoquer,
un acte vivifiant qui affûte vos sens et un instant vous rend plus charnelle
l’effleurement d’un courant d’air
croise momentanément sur votre peau
l’afflux de chaleur du radiateur
Chaleur douce, délicat courant d’air
après la pluie battante et le corps éponge
Et puis entortillée dans un peignoir moelleux,
danser, esquisser du moins quelques pas
et garder en lisière de l’esprit
la pensée de spectateurs imaginaires aux yeux brûlants,
jamais plus qu’en lisière pour rester libre
libre de ses mouvements de femme seule,
d'être seul dans un espace brièvement désert
L’Autre, l’Envahisseur, ailleurs et nous
dansant à la fois seule et s’échauffant à la pensée du regard ambivalent,
à la fois prédateur et absent de l’autre l’être
au désir sans équivoque s’attisant de ce qu’il perçoit
quand nous nous embrasons de ce que nous percevons du désir de l'autre
– l'excitation boomerang, la sexualité de l’écho
Narcisses mais l’eau dans laquelle on se mire
cette eau rêvée n’est pas tranquille
sa conscience dans nos érotismes est magma
il y a des intermédiaires à notre sexualité,
nous sommes des princesses nous sommes des cygnes nous sommes des anges
mais sans couronnes mais sans ailes mais sans elles et sans soies
défendues pourtant de toucher terre
Amputées de notre féline convoitise de notre férocité ardente et sale,
amputées, amputées
à force de regarder ailleurs à force de nier avec véhémence
ce qui de nous résiste au carcan de l’éternel féminin
Concessions cruelles faites au cours d’âpres négociations
dont nous avons oublié le commencement
longtemps ont-elles duré, bien longtemps
Mais elles sont finies nous sommes femmes,
nous sommes femmes et elles n’ont plus lieu d’être
Belles et bien femmes épanouies telles des roses,
de si jolies roses
revêtant les atours de la vie
Quand jour après jour en cachette après la pluie nous dansons et rêvons
et baignons nos diaphanes pétales dans nos menstrues et autres hémorragies internes
élixirs mystérieux grâce auxquels jour après jour
nous nous hissons en souriant sur le piédestal
Nos railleries notre intransigeance à l’égard de nos sœurs
détournent l’attention de notre propre et perpétuel échec
de nos destinées de Sisyphes
De la douleur
De la rage.
à peine à l'intérieur se débarrasser des vêtements trempés de pluie
et sécher ce corps trempé de pluie
frictionnée, stimuler la circulation du sang,
un geste vivifiant si on l’interrompt à temps avant
d'emporter quelques lambeaux de peau dans la serviette en coton
Alors inspirer profondément mais pas au point de suffoquer,
un acte vivifiant qui affûte vos sens et un instant vous rend plus charnelle
l’effleurement d’un courant d’air
croise momentanément sur votre peau
l’afflux de chaleur du radiateur
Chaleur douce, délicat courant d’air
après la pluie battante et le corps éponge
Et puis entortillée dans un peignoir moelleux,
danser, esquisser du moins quelques pas
et garder en lisière de l’esprit
la pensée de spectateurs imaginaires aux yeux brûlants,
jamais plus qu’en lisière pour rester libre
libre de ses mouvements de femme seule,
d'être seul dans un espace brièvement désert
L’Autre, l’Envahisseur, ailleurs et nous
dansant à la fois seule et s’échauffant à la pensée du regard ambivalent,
à la fois prédateur et absent de l’autre l’être
au désir sans équivoque s’attisant de ce qu’il perçoit
quand nous nous embrasons de ce que nous percevons du désir de l'autre
– l'excitation boomerang, la sexualité de l’écho
Narcisses mais l’eau dans laquelle on se mire
cette eau rêvée n’est pas tranquille
sa conscience dans nos érotismes est magma
il y a des intermédiaires à notre sexualité,
nous sommes des princesses nous sommes des cygnes nous sommes des anges
mais sans couronnes mais sans ailes mais sans elles et sans soies
défendues pourtant de toucher terre
Amputées de notre féline convoitise de notre férocité ardente et sale,
amputées, amputées
à force de regarder ailleurs à force de nier avec véhémence
ce qui de nous résiste au carcan de l’éternel féminin
Concessions cruelles faites au cours d’âpres négociations
dont nous avons oublié le commencement
longtemps ont-elles duré, bien longtemps
Mais elles sont finies nous sommes femmes,
nous sommes femmes et elles n’ont plus lieu d’être
Belles et bien femmes épanouies telles des roses,
de si jolies roses
revêtant les atours de la vie
Quand jour après jour en cachette après la pluie nous dansons et rêvons
et baignons nos diaphanes pétales dans nos menstrues et autres hémorragies internes
élixirs mystérieux grâce auxquels jour après jour
nous nous hissons en souriant sur le piédestal
Nos railleries notre intransigeance à l’égard de nos sœurs
détournent l’attention de notre propre et perpétuel échec
de nos destinées de Sisyphes
De la douleur
De la rage.
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