le désir ardent
de se fendre sur toute la longueur
pour qu’enfin
s’exhale la pestilence des corps
et, cage
thoracique déployée
,s’élancer dans
les airs comme un ange
jouir de
l’étreinte lâche de sa peau devenue soie
glissant petit à
petit le long des épaules des flancs des jambes,
jusqu’aux
chevilles jusqu’au bout des orteils
nous laissant en
se décrochant constellés de points d’ancrage rouge écarlate
pour venir l’Autre
s’accoster à nous.
S’amalgamer toi à
moi, plus qu’un rêve
Tes lèvres
seraient mes lèvres seraient ta peau et mes joues, tes dents et nos cheveux
ton cou mon cou
et mes hanches
sous tes mains la cartographie de mes nerfs suivie du bout de tes doigts
nous mènerait directement à ta propre cervelle,
visqueuse que les ongles érafleraient
et nos deux
fronts et nos deux poitrines s’abolissant
Nous enlaçant
nous nous mélangerions
Arrachées, alors,
nos œillères
les regards qui
se détournaient, explosant en mille fragments gélatineux
nos chairs
partagées, muscles doublés, volonté de fer,
parmi les nôtres anéantiraient
les amertumes, pulvériseraient les rancœurs
Puis autour du
monde, nous imitant, humanité,
te fonderais peu
à peu en une masse compacte,
chairs et âmes entrelacées
chairs et âmes entrelacées
UNE
Tu deviendrais Mutante,
hideuse, et tes rêves… !
tes rêves
seraient sublimes
(Des années plus
tard tu braillerais à la gueule des étoiles
Jadis j’étais foule,
divisée, souffrante
des milliards de petites
choses éparpillées, moi. Oui !
regardez celle
que je suis devenue
plus de
« eux »
même plus de « nous »
rien qu’un seul « JE », i-i-i-i-i-m-meeense !
bouillie de
muscles d’os d’organes liés, surpuissante, la circonférence d’un anneau de
Saturne
épaisse comme le
bras d’un dieu
et un esprit… un
esprit... tel…. Un trou noir!
Mais ta pauvre
bravade leur tirerait un sourire de pitié à peine
elles seules
sauraient quels lourds soupirs de bête lasse tu pousserais depuis ce temps-là,
croyant que plus
personne n’écoute)
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